Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/208

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tenant sur le banc du dvornik de cette maison. Elle me regarda, je lui souris et j’entrai dans un magasin où j’avais à prendre des bottines pour ma fille. Quatre ou cinq minutes après, sur la perspective Newsky, je revois ma vieille, à la porte d’une troisième maison, assise cette fois, à défaut de banc, sur une borne auprès de la porte. Je m’arrête malgré moi devant elle, songeant : Pourquoi s’assied-elle ainsi devant toutes les maisons ?

— Tu es fatiguée, lui demandai-je, ma vieille ?

— Oui, fatiguée, ma fille, toujours fatiguée, et je me suis dit : Il fait chaud, le soleil brille, je vais aller dîner chez mes petits-enfants.

— Alors, babouchka, tu vas dîner ?

— Dîner, ma fille, dîner.

— Mais tu n’iras pas loin comme cela !