Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/234

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lait Emelia, Emelian Iliitch. Je me dis : Comment faire ? Le mettre à la porte ? Quelle pitié ! c’est honteux ! Un homme sans ressource ! Jésus ! Jamais un mot : il ne demandait rien, il restait là comme un petit chien et vous regardait dans les yeux. Ah ! comme l’ivrognerie perd un homme ! Comment lui dire : « Va-t’en, Emelianouchka. Tu n’as rien à faire chez moi, rien à gagner, tu es mal tombé : bientôt je n’aurai pas moi-même de quoi manger. » Que fera-t-il si je lui dis cela ? Je prévoyais combien longtemps il resterait là à me regarder, sans avoir compris, et comment enfin il se lèverait, quand il aurait enfin compris, comment il prendrait son petit paquet enveloppé d’un foulard troué, à carreaux rouges, et qui contenait Dieu sait quoi, un paquet qu’il trimbalait partout avec lui, et comment