Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/235

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il arrangerait son manteau pour cacher les trous… C’était un homme délicat. Il aurait ensuite ouvert la porte et serait sorti en pleurant… Eh bien ! pourquoi laisser mourir un homme ? C’est pitié ! Et moi, comment vivrais-je ensuite ! Attends donc, pensais-je, Emelianouchka, tu ne feras pas longtemps la fête chez moi : je déménagerai, et alors, cherche !…

Eh bien ! monsieur, je déménageai. Un beau jour, Alexandre Filimonovitch, mon bârine, me dit : « Je suis très-content de toi, Astafy. Nous te reprendrons quand nous reviendrons de la campagne. » C’était un bon bârine ; mais il est mort cette année-là. Je lui fis la conduite jusqu’à la gare, puis je pris mon bien, — quelque petit argent, — et je louai chez une vieille un coin, le seul coin qu’elle eût de libre. Elle avait vécu en servant comme