Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/252

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— Eh bien, lui dis-je, Emelian Ivanovitch, pardon si je vous ai si sottement calomnié. La culotte est perdue ? Nous n’en mourrons pas. Nous avons un lendemain assuré, nous n’irons pas voler… Et je n’irai pas non plus mendier, je suis un travailleur…

Il m’écoute, quelques minutes, immobile, puis s’assied et reste ainsi, sans bouger, durant toute la soirée. J’étais couché, il était encore là. Le matin, je le vis étendu sur le parquet nu, enveloppé dans son manteau. Il n’avait pas même osé se coucher sur le lit. Depuis ce temps, monsieur, je ne pouvais plus le voir, surtout dans les premiers jours. C’était comme si mon propre fils m’avait volé et blessé. Ah ! pensais-je, Emelian ! Emelian !…

Quinze jours de suite il ne cessa pas de boire. C’est pour vous dire qu’il était