Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/57

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— Que c’est beau ! lui dit un dandy assis à sa gauche.

Le dandy était au comble de l’enthousiasme et frappait à la fois des mains et des pieds. Il jeta à Ivan Andreïtch un regard distrait et aussitôt, faisant de ses lèvres et de ses mains une trompette, claironna le nom de la cantatrice. Ivan Andreïtch pensa n’avoir jamais entendu un si bel organe, et, tout joyeux : « Il n’a rien remarqué », se dit-il. Il se retourna : juste à ce moment, un gros monsieur, qui se trouvait derrière lui, lui tourna le dos et se mit à lorgner la salle : « Ici aussi, ça va bien », pensa-t-il. Devant lui, évidemment, on n’avait rien vu. Timidement, mais avec espoir, il cligna de l’œil vers la baignoire voisine de son fauteuil et tressaillit : il y avait là une dame qui riait comme une folle en se couvrant la bouche