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sommes toutes deux mal en point. Ne m’oubliez pas, venez me voir un peu plus souvent. Votre

V. D.

12 juin.

MA CHÈRE VARVARA ALEXÉIEVNA !

Je croyais lire, matotchka, toute une pièce de vers sur notre promenade, et vous n’avez rempli qu’un simple petit feuillet. Je veux dire que si votre lettre est courte, en revanche, elle décrit les choses extraordinairement bien et avec beaucoup d’agrément. La nature, les tableaux champêtres, et tout le reste sur le sentiment ; en un mot, vous avez très-bien dépeint tout cela. Moi, voilà, je n’ai pas ce talent. J’aurais beau noircir dix pages, je n’arriverais à rien, je ne saurais pas faire de description. J’ai déjà essayé. — Vous m’écrivez, ma chère, que je suis un homme bon, doux, incapable de nuire au prochain et comprenant la bonté divine manifestée dans la nature ; enfin, vous me donnez divers éloges. Tout cela est vrai, matotchka, tout cela est parfaitement vr