Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/151

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Mais, encore une fois, je crains que ce plaisir ne soit bien coûteux. Fédora hoche seulement la tête. Elle dit qu’à présent vous ne réglez plus du tout votre existence sur vos moyens ; d’ailleurs, je le vois bien moi-même, que d’argent vous avez dépensé rien que pour moi ! Prenez garde, mon ami, qu’il ne vous arrive malheur. Fédora m’a aussi parlé de certains bruits qui courent : vous auriez eu, paraît-il, une dispute avec votre logeuse, parce que vous ne la payez pas ; j’ai grand’peur pour vous. Allons, adieu, je suis pressée. C’est une petite affaire : je change la garniture d’un chapeau.

P. S. — Savez-vous, si nous allons au théâtre, j’étrennerai mon chapeau neuf, et je mettrai une mantille noire sur mes épaules. Serai-je bien ?

7 juillet.

MADEMOISELLE VARVARA ALEXÉIEVNA !

... Je reviens à ce que je vous disais hier. Oui, matotchka, nous aussi, nous avons fait des sottises dans notre temps. J’ai été amoureux de cette petite actrice, amoureux fou, mais ce ne serait rien encore ; le plus drôle,