Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/223

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temps et le papier me font également défaut. Il ne me reste qu’un rouble d’argent sur la somme que m’ont rapportée mes robes et mon chapeau. Vous avez donné à votre logeuse deux roubles d’argent ; c’est très-bien ; à présent elle va vous laisser quelque répit. Tâchez de réparer un peu le désordre de votre toilette. Adieu, je n’en puis plus ; je ne comprends pas comment je deviens si faible ; la moindre occupation me fatigue. Qu’il me vienne du travail, — comment travailler ? Voilà ce qui me tue.

V. D.

5 septembre.

MA CHÈRE VARINKA !

Aujourd’hui, mon petit ange, j’ai éprouvé plusieurs impressions. D’abord, j’ai eu mal à la tête toute la journée. Pour prendre un peu l’air, je suis allé me promener le long de la Fontanka. La soirée était si sombre, si humide ! Dès cinq heures le jour commençait à tomber, — tenez, comme maintenant ! Il ne pleuvait pas, mais il faisait un brouillard qui valait une bonne pluie. Les nuages formaient de longues et larges tâches