Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/241

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douter. Je le plains, je le plains fort, matotchka ! Je l’ai traité avec égards. C’est un homme effaré, rendu craintif par le malheur ; il cherche des protections ! eh bien, je lui ai témoigné de l’intérêt. Allons, adieu, matotchka, que le Christ soit avec vous, portez-vous bien. Ma chérie ! Quand je pense à vous, votre souvenir est comme un remède que j’applique sur mon âme malade ; je souffre pour vous, mais cette souffrance, je la supporte aisément. Votre véritable ami

MAKAR DIÉVOUCHKINE.

9 septembre.

MATOTCHKA, VARVARA ALEXÉIEVNA !

Je vous écris hors de moi. Je suis tout bouleversé par un événement terrible. J’ai le vertige, je sens que tout tourne autour de moi. Ah ! ma chère, ce que je vais vous raconter maintenant ! Voilà, je ne l’avais même pas pressenti. Si, je crois que je l’avais pressenti ; j’avais eu le pressentiment de tout cela ; une voix secrète m’avait tout prédit à l’avance ! Dernièrement, j’ai même vu en songe quelque chose de pareil.