Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/253

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plus littérairement, qui marque bien ; — voilà ! l’expression n’a pas d’autre sens. C’était une innocente plaisanterie, mon petit ange ; Moi, malappris, j’ai eu la sottise de m’en offenser, Mais à présent j’ai fait mes excuses à Ratazaïeff… Et le temps est si remarquable aujourd’hui, Varinka, il fait si beau ! À la vérité, dans la matinée, il y a eu un peu de grésil, si fin qu’on l’aurait dit passé au tamis. Ce n’est rien ! En revanche, l’air s’est un peu rafraîchi. J’ai été acheter des bottes et je m’en suis payé de superbes. J’ai fait un tour de promenade sur la perspective Nevsky. J’ai lu d’un bout à l’autre la Petite Abeille. Oui ! Mais j’oublie de vous raconter le principal. Voici ce que c’est : Ce matin, j’ai causé de Son Excellence avec Emilian Ivanovitch et avec Axentii Mikhaïlovitch. Je ne suis pas le seul, Varinka, qu’elle ait traité si généreusement. Ce n’est pas à moi seul qu’elle a fait du bien, et tout le monde connaît la bonté de son cœur. En maint endroit on chante ses louanges et l’on verse des larmes de reconnaissance. Elle a élevé chez elle une orpheline. Elle l’a établie, l’a mariée à un homme bien posé, à un fonctionnaire qui occupait