Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/26

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lettre ; il y a aussi des résédas ; mais savez-vous, écrivez-moi tout avec le plus de détails possible. Du reste, ne pensez rien et ne vous tourmentez pas l’esprit à mon sujet, matotchka, parce que j’ai loué une telle chambre. Non, c’est la commodité qui m’a séduit, je n’ai été déterminé que par cela. J’amasse, matotchka, je mets de l’argent de côté ; j’ai un petit magot. Ne me considérez pas comme un pauvret qu’une mouche renverserait d’un coup d’aile. Non, matotchka, je ne suis pas un niais, et j’ai tout à fait le caractère qui sied à un homme d’une âme ferme et calme. Adieu, mon petit ange ! J’ai rempli près de deux feuilles, et il est plus que temps d’aller au service. Je baise vos petits doigts, matotchka, et reste

Votre très-humble serviteur et fidèle ami,

MAKAR DIÉVOUCHKINE.

P. S. — J’ai une prière à vous adresser : répondez-moi, mon petit ange, le plus longuement possible. Je vous envoie avec la présente, Varinka, une petite livre de bonbons ; veuillez y faire honneur ; mais, pour l’amour de Dieu, ne vous inquiétez pas de moi et ne soyez pas mécontente. Allons, adieu, matotchka.