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LA RELIGION DES CELTES

qu’elles laissent dans nos connaissances. Tous les efforts du critique devront tendre à ne pas franchir la limite qui sépare une hypothèse scientifique d’une pure conception de l’esprit.


CHAPITRE II.


LES DIEUX


Les divinités assimilées chez les écrivains de l’antiquité et dans les inscriptions gallo-romaines. — Les divinités à nom celtique. — Les monuments figurés. — Les Triades. — Signes symboliques.


Le texte le plus explicite que nous ayons sur les dieux gaulois se trouve chez César[1]. Il semble bien que César rapporte non le résultat de ses observations personnelles, mais l’opinion d’écrivains antérieurs à lui. S’il eût étudié lui-même la religion gauloise, il est probable qu’il aurait été à la fois moins précis et plus exact. D’après César, le dieu que les Gaulois honorent le plus est Mercure ; ils le regardent comme l’inventeur de tous les arts, comme le guide des voyageurs et comme présidant à toute sorte de gains et de commerce. Après lui, ils adorent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve ; ils ont de ces divinités à peu près la même idée que les autres nations. Apollon guérit les maladies ; Minerve enseigne les éléments de l’industrie et des arts ; Jupiter tient l’empire du ciel ; Mars celui de la guerre ; c’est à lui, lorsqu’ils ont résolu de combattre, qu’ils font vœu d’ordinaire de consacrer les dépouilles de l’ennemi.

Ce passage ne laisse pas de prêter à la critique. Est-il

  1. De Bello Gallico, VI, 17.