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LA RELIGION DES CELTES

divinité d’origine celtique[1] ; son nom s’explique par le breton ebeul poulain ; cf. le mot gaulois epo-redias « conducteurs de chevaux », que Pline l’Ancien[2] nous fait connaître.

Nous avons quelques représentations des divinités des eaux ; un fragment d’une statue de la déesse Sequana ; un buste d’une divinité appelée Dirona (par un d barré, spirante dentale souvent représentée par s de l’alphabet latin). Mais parmi toutes les nymphes des eaux auxquelles des ex-voto ont été offerts en Gaule : Acionna, Aventia, Carpunda, Clutonda, Divona, Ura, il en est peu dont les noms soient celtiques. Les fleuves divinisés Icaunis, Matrona[3], portent des noms qui peuvent être antérieurs à l’occupation de la Gaule par les Celtes, et qui en tout cas ne s’expliquent pas facilement par les langues celtiques.

Le Rhin dont Virdomarus se vantait d’être issu[4] a-t-il été dénommé par les Celtes, et le culte dont il était l’objet a-t-il été inauguré ou continué par les Celtes ? Nous ne pouvons répondre ci cette question.

Faut-il regarder comme celtiques les noms des divinités des montagnes : Vosegus dieu des Vosges, Arduinna déesse des Ardennes[5] ?

Deux inscriptions témoignent du culte rendu à une ville divinisée : Bibracte, la métropole des Eduens[6]. D’après M. H. d’Arbois de Jubainville[7], le nom de Lyon, Lugu-

  1. S. Reinach, Epona, Revue archéologique, 1895, t. XXVI, p. 163-195, 309-335.
  2. Histoire naturelle, livre III, 21, 2.
  3. A. Bertrand, La religion des Gaulois, p. 195.
  4. Propecce, IV, 10, 41.
  5. Corpus inscriptionum latinarum, vi, 46 ; Corpus inscriptionum rhenanarum, 589.
  6. Revue celtique, t. I, p. 306-319.
  7. Revue celtique, t. X, p. 238.