Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/17

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Virgile auſsi ſa douce Amarilide,
Ieune chanta, & ſon fier Alexis.
IeuPuis deuers la graue Enéide
IeuTot ſe tourna mur & raſsis.
Mais, las helas, plus fiere deſtinée
Verds & meuris violente mes ans,
VeQui dans ceſte flamme oſtinée,
VeIa pres de trente ſont cuiſans.
Amour pour moy n’a point l’aile volage,
Amour pour moy n’eſt point vn Dieu leger :
AmCar pieça ſis en mon courage
AmPlus n’en peut, ſemble, deloger.

Elegie 5.



OR, ſi tu peus, porte-torche Hymenée,
Excuſe toi, & di, pour ton honneur,
NieN’auoir ceſte noce menée
NieQui me vole tout mon bon heur.
Nie, ô Himen, que la ta flamme pure
Ait éclairé : nul ne te vit benir
AitCe lit, qui me couuoit iniure,
AitNi le pain, ni le vin tenir.
Ton frere ailé, ta mere Gnidienne
De ce feſtin ſ’écarterent bien loin :
DeEt Iunon la pronubienne
DeD’i aſsiſter onques n’eut ſoin.