Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/23

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N’eEt penſe que tu tiens les brides,
N’eQui menent ton entendement.
N’eſtant ny vieil, ny poure, ny malade,
Malade, poure, & vieil ne ſemble encor :
MaConnoi le bon heur qui t’œillade
MaEt ta ſanté, & tes ans d’or.
Ni de l’enfant, qui eſt encore a naiſtre,
Ne pren ſouci : ce pendant qu’il viendra,
NeÀ lui quelqu’vn de nous, peut-eſtre.
NeLa vie & la place rendra.
Son monde ainſi conduit Nature ſage,
Qui ront le viel pour le nouueau batir,
QuEt nous fait ceder à l’autre age
QuQui de nous tombés doit ſortir.


Elegie 8. à Pierre Deſmireurs
Medecin.



LE méme Dieu, ceſte alme Medecine,
Cher Deſmireurs, t’inſpire largement,
ReQui pour tout partage, m’aſsigne
ReDe ſes Lauriers le rongement.
Reduire au ton les muſiques vitales,
Et nos acors iuſtement égaler :
Et Et outre les trames fatales,
Et Du iour à nos ames filer,
C’eſt, Deſmireurs, la fin vtile belle,
C’eſt le cher but de ton art precieus,