Apres mille bien-fais, aus cieus.
Ainſi aquit ce ſerpent d’Epidaure
Auec ſon pere au monde maint autel :
Ainſi, dans le ciel, ce Centaure
Luit encor archer immortel.
Mais nous chetifs, qu’au ſeul ſon d’vne Lire
Tient amuſés ceſt inique Apollon,
Et qui de vaines chanſons dire,
Éternellement r’afollon’.
Ô troppe ſimple, helas, ie nous egale,
Pardonnés moi, ie nous egale, helas,
À la chantereſſe Cigale
Qui l’yuer dur ne préuoit pas.
Sous le dous ciel, qui rouſoiant l’abréuue,
Elle ſans ſoin, criquéte iour & nuit :
Tout autant que la ſaiſon bréue
D’vn clair Eſté ſur elle luit.
Tandis nos iours le Scorpion retire
Au pair des nuis, & tot l’archer des cieus
Vens, neiges, & glaces nous tire,
Et l’yuer griſonne en tous lieus.
Le mal prouide alors eſtre abuſée
Tard ſ’aperçoit, tard acuſe ſes chams :
Plus ne lui tombe ſa rouſée,
Plus rien ne ſe recouure aus chans.
De fain donc meurt, & auec ell’à l’heure,
Mene mourant ſon importun cricri :
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