Lous & larrons (propice ainſi la Lune
Touiours vous ſoit) n’aiés point apétit,
De vous acquerir proie aucune,
Sur ce mien troppelet petit.
Maint riche parc ſera plus conuenable
À vos aguets : la ne vous feignés point,
Grand nombre eſt volontiers prenable,
Et vient aus larcins mieus a point.
Pour le marché mes beſtes ie n’engréſſe,
Ie ne ba point pour la hale mes blés,
Ni n’aten des chertés la préſſe,
Epargnant les greniers comblés.
Ie vi, ſans plus : &, euſt ſa corne pleine
Toute verſée Abondance chés moi,
Par les derniers fruis, à grand peine,
Conduit iuſqu’aus nouueaus me voi.
Les dieus auſsi plus outre ie n’inuoque :
Car, aſſuré de mon annuel pain,
Des grans richeſſes ie me moque,
Ie me moque auſsi de la fain.
Et me ſufit, au loin de toute enuie,
Sans plus de biens, ſans plus d’honneurs auſsi,
Dans ceſte mediocre vie,
Borner le vol de tout ſouci.
Ere Apollon, (car en ta ſainte garde,
Et tiennes ſon les Sibilles auſsi)