Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/52

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ApCar i’oui toute la harangue,
ApEntre-deus huis ſur moy pouſſés.
Apres vn mil de ces vulgaires plaintes
Que volontiers tel exorde contient,
QuEt vn fleuue de larmes feintes,
QuQu’à ſa poſte el’lache & retient :
Mais quel profit, dit-el’, quelle reſource
De tous nos pleurs ? que vaut ce dur remors ?
DeDieu de tant de vain pleur ſe cource,
DeEt ne ſeruent larmes aus mors.
Tel long ennui, Sibillette mamie.
Ne fait qu’eſteindre, en ceſte ieune fleur,
NeVoſtre beauté déia blémie
NeQui ſ’ecouleroit toute en pleur.
Dieu, ſ’il lui plait, puis que d’vn il vous priue,
Qui fut, vrai-eſt, vn peu foible & agé
QuPour vous, (car voſtre feu arriue,
QuEt le ſien étoit délogé)
Vous pouruoira, par ſa grace benigne,
D’autre moitié à vous égale mieus,
D’Car, vraiment, vous en eſtes digne,
D’Et aués bon bruit en tous lieus.
Renon aués de ménagere bonne,
Et, Dieu merci, vos biens ſont de bon pris,
Et,Et déia plus d’vne perſonne
Et,De vôtre beauté ſ’eſt épris.
I’en ſai bien vn, mais quoi ? ie ſuis bien neuue,
Il n’eſt pas tems. Toutefois, pourquoi non ?