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DiAu ridé maſque ne darderent
DiLeurs ongles alors furieus.
Dieu, pour loyer, te doint, vielle dannée,
Sans feu, ſans vin, le reſte de tes iours,
SaRien qu’yuer par toute l’année,
SaEt goſier alteré touiours.

Elegie 19.



MIlle enuieus, douce chere Sibille,
Graces à Dieu, n’õt ſceu q̃ mordre en moi,
Ce douSinon cete étude tranquile
Ce douQue ie ſui pour l’amour de toi.
Ce dous loiſir à grand vice m’imputent,
Trop, ce leur ſemble, aus hommes mal ſéant :
TrEt ce train des Muſes reputent
TrEuure d’vn eſprit faineant.
Veulent-ils point qu’en la perche criarde
Mon plait ie vende ? ou que moy-méme aſsis,
MoOyant vn auocat qui farde,
MoIe dure cinq heures ou ſis ?
Veulent-ils point qu’a mes coſtés ie métte
D’art Milanoiſe, eſpée & dague auſsi,
D’Et ſur ma teſte, vne plumette,
D’Pour eſtre bien plus noble ainſi ?
I’aurois du Roi les gaiges d’vn gendarme,
Au reng vaillant de ces hardis iureurs,
AuQui ne donnerent onq alarme
AuQu’aus poules des bons laboureurs.