Telle ta mere eſt maintefois allée
Ou Adonis, ou Anchiſe tenter,
Telle, en la Troienne vallée,
Au iuge alla ſe preſenter.
L’épous auſsi, premier eſpoir de France,
De l’autre part bien matin éueillé,
Se plaint qu’en trop longue eſperance,
Par ta pareſſe, eſt trauaillé.
Ne pouuoit donq, ô prince, te ſufire
Ce Gaulois ſceptre infallible & certain ?
À quantes couronnes aſpire
Ce chef ſi roial & hautain ?
Apres Écoſſe & la Gallique terre,
Ioindre y pourras (& ce t’eſt deu des cieus)
Le branlant ſceptre d’Angleterre,
Et de Naples les plaiſans lieus.
Voire trop plus : mais tinſſes-tu du monde,
La plus grand part humble ſous toi déia.
Priſe plus ceſte Ninfe blonde,
Que ce qu’Alexandre rengea.
Pour ton amour, ſa patrie & ſa mere,
Et, ſans regret, ſes hommes a laiſſés,
Et, ſur vne fraile Galere,
Les grans flots d’Océan paſſés.
Pour ton amour ſon langage d’Écoſſe,
Ell’oublia, & le tien elle aprit :
Et bref, par ceſte heureuſe noce
T’ofre ſceptre, cors, & eſprit.
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