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ELEGIES DE IAN DOUBLET

DIEPPOYS.
Elegie 1.


IE diſcouroy mille hautes penſées,
Et ia mes mos riẽ qu’ẽflé ne ſõnoiẽt,
Iliades & Odiſsées
En mes maĩs nuit & iour tournoiẽt.
Pour entonner par meſures égales
Sur vn vers graue & d’eroïque pois,
SuCes cheres victoires nauales,
SuDe nos demibrulés Dieppoys.
Mes couſins mors, & mon ébraſsé frere,
Ia bien auant au combat m’auoient mis,
IaEt la Muſe non trop contraire
IaMille clairons m’auoit promis.
Tout alloit bien : Amour s’en prit à rire.
Et de mes vers, qu’egaus il vit marcher,
EtLeur coupant vn pié ſans mot dire,
EtToute vne moitié fit clocher.
Qui t’a donné, faus garſon plein de ruſes,
Tant de pouuoir ſur ce qui n’eſt point tien,
TaNous & nos vers ſommes aus Muſes,
TaPetit Larron, tu n’i as rien.