Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ie Et de combien forte harangue
Ie Démoſténe vn Roi combatoit.
Ie vi la ville auec ſon Hector morte,
Qui mille naus plus de neuf ans ſoutint,
QuI’oui mentir de langue acorte,
QuCe Grec que Calipſon retint.
Ie vi ænée & Turne ſ’entrebattre,
Ie m’endormi au lut Auſonien,
Ie Et, ſis fois, me tint au theatre
Ie Le Comique Sidonien.
Par tous ceus-la, Fourdin, tu mis grand peine
À me létrer, & ma langue embellir,
À Mais c’eſt toute peinture vaine,
À Qui l’ame auſsi ne veut pollir.
Tres-clair miroer de vie entiere & ſainte,
Tes chaſtes meurs a nous touiours ſ’ofroient,
TeEt, nous bridant de douce creinte,
TeRien voir méchant ne nous ſoufroient.
Te ſouuient-il de cent douces fineſſes,
Dont, tout iouant, tromper nous ſoulois tu,
DoAlléchant nos tendres ieuneſſes
DoAus lettres & à la vertu ?
Mais, ſi n’a ſceu à tes labeurs répondre,
Ce mien eſprit à peu de glore né,
Ce(Car tu t’eforçois le ſemondre
CeÀ plus haut qu’il n’eſt déſtiné)
Ne vois tu pas ſur vne méme croppe,
Maint chéne droit iuſqu’au ciel ſe porter,