Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/79

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PieOu de ceſte Ronſarde veine
PieQui les bors du Loir a ſucréts :
Pieça, Fourdin, pieça bien empennée
Par mes eſcris, ta glore voleroit,
PaEt la plume à Vendome née
PaSon Dorat mieus n’extoleroit.
Douze Apollons, cent Muſes ie ſouhéte,
Non pour rebatre, ou le ſac d’Ilion,
NoOu la riche toiſon d’æéte,
NoOu le fier Néméan lion.
Mille menteurs, voulans d’vne fumée
Faire du plomb, ont reuomi ſans fruit
FaiToute l’Aganippe humée
FaiPour telles bourdes mettre en bruit.
Mais tout le don qu’en ce lieu ie demande,
Seroit, ſans plus, pour au vrai t’exprimer,
SerCombien la part eſt belle & grande
SerQu’en moi tu dois tienne eſtimer.
Foie & poumons, cueur & teſte ie t’ofre,
À éplucher : ſonne moi, touche moi,
À éTu as en ton Doublet vn cofre,
À éD’entier amour & pure foi.
Car, au laiſſer de mes nois pueriles,
Tu me receus blanc & vierge tableau,
TuSur qui, des lors, tes dois habiles
TuMenerent le premier pinceau.
Tu me montras de quel charme de langue
Vn Arpinois toute Rome enchantoit,