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là, il avait enfin décidé de modifier son caractère rustique ; l’âge, sans doute, était pour quelque chose, ensuite les occasions de s’impatienter lui étaient peut-être aussi moins fréquentes. D’ailleurs il avait toujours été un homme de cœur et de parole, sous des dehors assez rudes. Lorsque je revenais du collège de Joliette au village, passer mes vacances, j’étais heureux de causer avec lui. Il arrivait que la première rencontre se faisait comme ceci, après un an d’absence : l’un de ses petits-fils, ou l’un de mes petits cousins qui demeuraient tout près, disait : — « Pepère, connaissez-vous ce garçon-là ? »

— « S’il s’approche un peu, je le reconnaîtrai, mais ma vue fait défaut autant aujourd’hui que dans ma jeunesse ».

Dès que je prononçais un mot, il me reconnaissait en affirmant sur un ton ferme, et avec des mots qui voulaient être éclatants, sonores, en