tures ne sont pas de décadence comme on se plaît à les nommer en gros. Quand l’esprit de l’homme descend dans le fond des âmes ou dans le fond des sciences pour y chercher les ressorts par quoi se meut. le spectacle qui apparaît à l’extérieur, il est encore il est même plus que jamais dans la saine vérité. Ce qu’il décrit alors a, sans doute, plus de complication, moins d’éclat et de relief, mais plus de profondeur. S’il a renoncé à peindre les magnificences faciles du dehors, il décrit les sources cachées d’où sortent ces magnificences. Les jets d’eau de Versailles ont leur beauté un jour de fête. La loi secrète suivant laquelle elles jaillissent a sa beauté quand elle est exposée sans confusion.
Si la littérature suivait sa vraie route, elle s’enfoncerait de plus en plus sous ces racines du chêne d’où vient sa parure, sa vigueur, sa durée et sa décadence. Là sont des profondeurs que nulle curiosité ne saurait épuiser et que le talent peut éclairer de clartés moins vives, mais plus sérieuses, pour ainsi dire, que le jour qui brille sur la tête de l’homme. Tacite l’a fait. Le génie dramatique de Shakespeare l’a fait. Qu’est-ce que la vue de la nature humaine dans l’Agamemnon d’Eschyle comparée à la science profonde de Macbeth et d’Hamlet ? Que sont les vues de Théophraste sur les caractères humains en regard de ce que Pascal d’un côté et La Rochefoucauld de l’autre