monde intérieur, émané de sa fantaisie, reflet de son imagination, écho de son cœur, et qui est encore elle-même. — Telle est exactement la différence du roman impersonnel qui sera celui de Balzac et du roman personnel qui sera celui de George Sand, la différence de l’art réaliste qui se soumet à l’objet et de l’art idéaliste qui le transforme à son gré.
Jusqu’ici, il ne s’agit encore que de rêves qui n’ont pas été mis sur le papier. Que ce soit Corambé ou les romans entre quatre chaises, tout cela s’est passé dans la tête de l’enfant. Mais Aurore ne tarda pas à écrire. Au couvent, elle avait confectionné deux romans, un roman dévot et un roman pastoral, qu’elle eut le bon esprit de déchirer. Au sortir du couvent, autre roman, écrit pour René de Villeneuve, et qui eut le même sort que ses aînés. En 1827, le Voyage en Auvergne. En 1829, encore un roman, dont George Sand dit dans V Histoire de ma vie : « L’ayant lu, je me convainquis qu’il ne valait rien, mais que j’en pouvais faire de moins mauvais... Je reconnus que j’écrivais vite, facilement, longtemps, sans fatigue, que