Et pourtant quoi de plus intéressant que l’histoire du cœur quand elle est vraie ? Il s’agit de la faire vraie, voilà le difficile… »
Ces déclarations ne semblent-elles pas un peu surprenantes à qui les lit aujourd’hui ? Et le naturel de 1832 paraît-il encore naturel en 1909 ? Ce n’est pas la question. L’important est de noter que George Sand ne songe plus à fabriquer des monstres. Elle cherche à faire vrai. Elle veut surtout présenter un caractère de femme qui sera le type de la femme moderne.
« Noémi (ce nom laissé à Sandeau qui l’a mis dans Marianna se changera en celui d’Indiana), c’est la femme typique, faible et forte, fatiguée du poids de l’air et capable de porter le ciel ; timide dans le courant de la vie, audacieuse les jours de bataille ; fine, adroite et pénétrante pour saisir les fils déliés de la vie commune, niaise et stupide pour distinguer les vrais intérêts de son bonheur, se moquant du monde entier, se laissant duper par un seul homme, n’ayant pas d’amour-propre pour elle-même, en étant remplie pour l’objet de son