chercher le genre de suicide. « C’est une affaire de quelque importance, » opine Ralph, sentencieux. Pour sa part, il n’aimerait guère se tuer à Paris : il y a trop de monde, on est gêné, distrait. Mais parlez-lui de l’île Bourbon ! Voilà un endroit agréable pour suicides : un horizon magnifique, un précipice, avec cascade… Cet homme est sinistre avec ses idées riantes… Donc ils repartent pour l’île Bourbon, à l’effet d’y trouver la cascade propice. Aussi bien une traversée est, paraît-il, en pareil cas, la meilleure des préparations. Arrivés là-bas ils mettent à exécution leur projet, et Ralph, au dernier moment, ne refuse pas à sa bien-aimée d’utiles conseils. Qu’elle ne saute pas de ce côté ! C’est mauvais. « Mais en ayant soin de vous jeter dans cette ligne blanche que décrit la chute d’eau, vous arriverez dans le lac avec elle et la cascade elle-même prendra soin de vous y plonger. » Cela donne envie.
Ce suicide fut tenu, à l’époque, pour infiniment poétique ; et nul ne refusa de s’apitoyer sur l’infortune d’Indiana . Il est curieux de relire, à distance et de sang-froid, ces livres