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Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/112

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qui reflètent si exactement la sensibilité d’un temps, et de constater comme le point de vue a changé, comme les êtres et les choses nous y apparaissent au rebours de ce que l’auteur et les contemporains se sont imaginé.

Car il n’y a vraiment dans tout cela qu’un personnage intéressant : c’est M. Delmare. En tout cas, il est le seul dont Indiana n’ait pas eu à se plaindre. Il l’aime, il n’aime qu’elle, et vous êtes témoins que la réciproque n’est pas vraie. Il est d’une longanimité, d’une patience que peu de maris imiteraient, et il laisse à sa femme une liberté extraordinaire. Tantôt on trouve un jeune homme dans la chambre d’Indiana ; tantôt c’est elle qu’on trouve dans la chambre d’un jeune homme. M. Delmare reçoit amicalement Raymon, et tolère au foyer la présence du sempiternel Ralph. Un mari qui permet à sa femme un ami et un cousin, que peut-on lui demander de plus ? À vrai dire, Indiana prétend que M. Delmare l’a frappée et qu’il lui a, de son talon, meurtri le front. Mais elle exagère. Nous savons très bien comment la scène s’est passée. Nous étions là.