leurs âmes à la vérité et à la justice, et il y aura peut-être alors, grâce à nous, un couple heureux et pur sur la face de la terre. » Donc suppression du mariage, et, dans un avenir plus ou moins éloigné, son remplacement par l’union libre — voilà !
Ce qui est intéressant, c’est de rechercher par quelle série de déductions procède George Sand et de quels principes elle part. Vous verrez que, les principes une fois admis, la conclusion qu’elle en tire est parfaitement logique.
Quelle est l’objection essentielle qu’elle adresse au mariage ? C’est que le mariage enchaîne la liberté de deux êtres. « La société va vous dicter une formule de serment. Vous allez jurer de m’être fidèle et de m’être soumise, c’est-à-dire de n’aimer jamais que moi et de m’obéir en tout. L’un de ces serments est une absurdité, l’autre une bassesse. Vous ne pouvez pas répondre de votre cœur, même quand je serais le plus grand et le plus parfait des hommes. » Vienne en effet l’amour pour un autre homme. On avait considéré jusqu’ici