suelo nous transporte dans les écoles de chant et dans les théâtres de Venise au xviiie siècle, et nous présente des types observés sur le vif, et si finement dessinés ! le comte Zustiniani, le dilettante, riche protecteur des arts, le vieux maître Porpora, pour qui son art est une sorte de sacerdoce, la Corilla, la prima donna dépitée de voir se lever une étoile nouvelle, Anzoleto, le ténor jaloux d’être moins applaudi que son amie, et enfin et surtout Consuelo, la bonne, la grande Consuelo, la cantatrice géniale.
Les théâtres de Venise m’ont l’air de ressembler beaucoup à ceux de Paris et autres lieux. Voyez plutôt ce croquis de la vanité du comédien. « Un homme peut-il être jaloux des avantages d’une femme ? Un amant peut-il haïr le succès de son amante ? Tu sauras qu’un homme peut être jaloux des avantages d’une femme, quand cet homme est un artiste vaniteux et qu’un amant peut haïr les succès de son amante, quand le théâtre est le milieu où ils vivent. C’est qu’un comédien n’est pas un homme, Consuelo ; c’est une femme. Il ne vit