Page:Doumic - La Poésie lyrique en France au dix-neuvième siècle, 1898.djvu/13

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LAMARTINE ^ Enfin, il trouva un éditeur plus audacieux que les autres, ou peut-être qui avait moins à risquer : il s’appelait Nicole, et ce nom, pour un éditeur de vers, sonnait d’une manière un peu comique ; et il dirigeait une librairie grecque, latine, allemande, ce qui alors devenait tout à t’ait funambulesque. Ce fut lui (jui se décida à publier. Mesdames et Messieurs, le jeune homme inconnu, c’était Lamartine; le mince recueil de vers, c’était les Méditations. Le L3 mars 1820, c’est la ])oésie lyrique qui venait de naître en France. On s’en aperçut d’ailleurs immédiatement ; le succès fut rapide, innnense, universel. Quelle est donc cette poésie lyritjue française, telle qu’elle se i-évélait dans les Méditations V Voilà ce (jue j’essaierai de vous montrer aujourd’hui. Pour cela, je suivrai une méthode qui sera la mrMue et (|ue j’appliquerai dans toutes ces leçons. Je ’iine demanderai d’abord (|uelles sont les influences que l’écrivain a subies : influences de la famille, de l’éduc ition, influences aussi des lectures faites, de la littérature de l’époque : puis, je me demanderai quels sont les événements de la vie (jui ont con- tribué à déterminer l’œuvre du poète : euHn, qu’est- ce qu il y avait chez cet écrivain (|ui hii ’enait de sa nature même, (jui lui appartenait en propre, qui a fait que son cruvre a été la sienne et non pas celle d’un autre. J’aui-ai ainsi expli(]ué,par les influences venues du dehors et par la réaction venue du dedans, la production de Tonivre. Il me restera à Uiontrer ce qu’il y a dans cette o’uvre à la fois de noble et de durable et quelle est la place qui