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les apprentis de l’armurier

— Ouais ! Et qui me garantit tout cela ?…

— Ce billet de votre mère dont vous reconnaîtrez l’écriture. Guy le prit et lut :

« Mon cher Guy, au nom de votre salut, ayez toute confiance dans mes messagers. »

Il y avait une légère surcharge sur le mot mes.

— Hum ! c’est bien son écriture et sa signature, dit-il tout bas à Gaultier en lui passant le message.

« Or çà, vous m’êtes donc tous deux envoyés par elle ?

— Oui, messire, répondit hardiment Harwelt.

— Fort bien, qu’avez-vous à me dire ?

— Que l’on vous trahit, que votre vie n’est pas en sûreté dans cette ville et qu’il faut en sortir au plus tôt.

— Reste à savoir si elle sera moins en danger au dehors, dit tranquillement Guy en se caressant le menton.

— Ce n’est pas mon avis, dit vivement Gaultier.

— Mais celui de Mme Marguerite, reprit le faux pêcheur, en foudroyant l’écuyer du regard, et Hugonet vous répétera…

— Oh ! je ne doute pas plus de votre parole que de celle d’Hugonet, mon brave, dit le jeune comte avec un sourire énigmatique.

— Alors vous vous rendrez aux ordres de votre mère…

— C’est le devoir d’un fils respectueux et soumis. Reste à savoir si ce sera facile.

— J’ai déjà combiné un plan, et, s’il vous agrée…

— Voyons cela…

— La Deûle passe sous vos fenêtres. Par une nuit noire, je vous y attendrai avec mon bateau et je me charge de vous conduire à votre mère, à la barbe des sentinelles.

— Les fenêtres sont grillées.