III
Les enfants avaient grandi.
Suzel venait d’atteindre ses dix-huit ans, et si elle était toujours belle et gracieuse entre toutes, son caractère s’était considérablement modifié… en bien. Tout l’honneur en revenait à Frantz, avouait franchement maître Wonguen.
Suzel était dans tout l’éclat de sa beauté : grande, élancée, avec un regard tantôt vif et espiègle, tantôt grave et profond, et surtout un sourire d’une grâce malicieuse et d’une douceur infinie.
Que n’eût-on fait pour le voir sans cesse se jouer sur ses lèvres roses !
Le cœur du vieux Michel lui-même en était tout réchauffé, et Frantz restait parfois en extase, suivant des yeux la séduisante créature, oubliant tout… jusqu’à ce qu’un : « Allons donc, rêveur ! » de maître Wonguen ou un quolibet de ses compagnons le rappelât à l’ordre.
Frantz était maintenant un homme, mais il n’avait pas