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la vierge du sabotier

« Vous ne devez pas trop vous amuser, entre ce grand escogriffe et ce vilain boiteux ?… »

Frantz n’entendit pas la réponse, mais il ressentit une douleur affreuse et quitta le bal.

Il étouffait et marchait droit devant lui, l’âme désolée. Jamais son infirmité ne lui avait pesé si lourdement.

Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait ?

Il s’interrogeait, cherchant une raison à son désespoir.

Ne devait-il pas se réjouir de la joie de sa petite amie ? Qu’y avait-il d’étonnant à ce qu’on la trouvât belle ? Elle était d’âge à plaire, à se marier.

Se marier !…

Il sent un grand froid au cœur et cache son visage dans ses mains.

Se marier !

… Les larmes coulent chaudes et pressées entre ses doigts.

… Il comprend qu’il aime Suzel, qu’il l’aime de toutes ses forces… et qu’il est bien malheureux !…