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louison

Et, dans son rêve, Louise voyait le terre-neuve fêtant et caressant un petit garçon qui ressemblait à Claude :

— Moi, j’ai de la mémoire, semblait dire le chien.


✽ ✽

— Vous n’êtes pas gaie aujourd’hui, Louise.

— J’ai mal dormi, ma chère Jane : j’ai la migraine…

Mlle Scherer et quelques petites amies faisaient la dînette dans le jardin, sous les yeux de l’institutrice.

Black tournait autour de la table, recueillant de-ci de-là quelque gâteau, quelque morceau de sucre qu’il croquait négligemment, en chien blasé sur ces douceurs…

Soudain il dressa la tête et s’élança vers la grille, en remuant la queue et en aboyant joyeusement.

— Qu’a donc Black ?

Sans répondre, Louise s’était levée, son regard plongea dans l’avenue :

— Claude ! s’écria-t-elle.

Dans le passant que le terre-neuve fêtait ainsi, elle venait de reconnaître le petit garçon de la veille et son compagnon d’enfance.

Elle courut à lui, l’embrassa et le fit entrer, sans souci des exclamations de l’institutrice et des rires étouffés de ses compagnes.

— Claude, mon bon Claude, que je suis contente de te voir !…

— Louison… mademoiselle… bégayait le pauvre garçon très troublé…

— Et papa et maman Lorrain ?

Claude baissa la tête.

Comme jadis Louison, le malheur l’avait frappé : de mau-