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Page:Dourliac - Les apprentis de l'armurier, 1895.djvu/35

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IV


Dame Véronique dormait son dernier sommeil au pied d’une humble croix de bois, à l’ombre d’un de ces lauriers-roses chantés par le poète, quand Guy dit un soir à son frère, en refermant soigneusement la porte de leur chambre :

— M’est avis qu’il serait temps de nous occuper des révélations de grand’mère et de prendre une décision.

— Tu crois que tout cela n’est pas un rêve, frère ; une illusion de la fièvre ?

— Allons donc !

— C’est si étrange ! Pense donc, Guy ; de simple ouvrier, devenir gentilhomme.

— Mais cela ne m’étonne pas du tout, moi. Que de fois, en voyant entrer dans notre boutique quelque pimpant damoiseau, je me suis dit : « Mon frère Gaultier serait plus gentil seigneur que le plus fier d’entre eux ! » Cela ne me surprend pas que tu aies du sang d’empereur dans les veines !

Il le contemplait avec une béate admiration, comme s’il