Page:Dousseau - Grenade, 1872.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRENADE

PREMIÈRE PARTIE

À TRAVERS LE PAYS

Visiter, étudier pour la première fois un pays très curieux, c’est fort bien ! y retourner, plusieurs fois même, s’il est possible, c’est encore mieux ; car à l’intérêt du nouveau voyage se joignent les souvenirs des visites précédentes ; — on a, d’abord, fait connaissance avec des sites, des êtres intéressants, et savouré l’attrait de la nouveauté ; puis on retrouve des amis ; et si on ne doit plus les revoir… puisque, comme on l’a dit :

Il est un âge dans la vie
Où tout voyage doit finir……

Alors au plaisir de la contemplation, à celui de la souvenance, se joint la mélancolique émotion des derniers adieux, et c’est un charme de plus… et c’était bien un voyage d’adieux que faisait le vieux touriste lorsqu’en 1866 il reparcourait l’Espagne.

Temps et touriste voyagent de compagnie ; mais tandis que l’un, s’il a le feu sacré, la rage de voir et de savoir, fait de nombreux zigzags et de fréquentes stations, va par monts et par vaux, examinant, furetant partout, tant pour le plaisir