Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 92 )

enfans, pacifice morieris ? Il eſt certain qu’avant le tems des Machabées il n’y a eu aucun recueil canonique des livres ſaints, mais que ceux qui nous reſtent ont été choiſis parmi pluſieurs autres par les Phariſiens du ſecond Temple, & reçus par leur autorité. La raiſon pour laquelle il eſt croiable que les ſeuls Phariſiens ont fait ce choix, eſt qu’au dernier Chapitre de Daniel v. 2. la réſurrection des morts niée par les Saducéens, eſt prédite expreſſément. Vid. Spinos. C. X. P. 136.

Quand il s’agit de défendre l’Ecriture-Sainte, on a bientôt fait avec Spinoſa. Il eſt vrai que l’on paye en probabilités & en conjectures ; mais c’eſt encore trop pour un incrédule ; & ſi jamais l’axiome d’Ariſtote adverſus negantem principia non eſſe diſputandum doit avoir lieu quelque part, c’eſt ſur-tout en matière de Religion. On ſait bien, par exemple, que les livres de Moyſe & des autres en l’état que nous les avons, ne ſont point à la lettre & mot-à-mot tels qu’ils ſont ſortis de leurs mains, & par conséquent les anachroniſmes & les dénominations anticipées qui ſe trouvent dans ces livres, à moins qu’on ne veuille les regarder com-