Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/38

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l’eſpérance des places qu’ils occuperont dans le Royaume de ſon Pere. Ce Prophête ſe fait des adhérens, parce que la nouveauté & l’abſurdité en matière de Religion trouvent toujours des partiſans.

Nous avons deux généalogies de Jéſus-Chriſt, l’une de St. Mathieu, l’autre de St. Luc. Elles different entre elles : d’ailleurs ces généalogies ſont celles de St. Joſeph qui n’étoit rien à Jéſus-Chriſt. Mais, dit-on, St. Joſeph étoit parent de la Vierge. Etoit-ce du côté paternel, ou maternel ? La généalogie du Couſin n’eſt point celle de la Couſine. Mais ne dit-on pas que la Vierge étoit parente de Ste. Elizabeth femme du Prêtre Zacharie, & qui par conséquent étoit de la tribu de Lévi puiſque les tribus ne s’allioient pas les unes aux autres ? En ce cas la Vierge n’étoit point de la tribu de Juda.

Les Peres expliquent toutes ces abſurdités, en diſant que tout cela s’eſt fait pour exercer la foi, pour humilier les ſuperbes & pour exalter les humbles : il falloit, diſent-ils, que Jéſus-Chriſt fût une pierre d’achoppement, c’eſt-à-dire, il falloit que Dieu tendît des pieges aux