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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/80

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Pour que les Egyptiens ſoient frappés de la lepre, il faut que Moyſe répande en l’air des flameches de feu. Les ſauterelles qui déſolerent l’Egypte y furent apportées par un vent d’orient qui ſouffla pendant un jour & une nuit & furent emportées par un vent d’occident.

La mer ſe retira pour laiſſer paſſer les Hébreux, par un vent du nord qui ſouffla violemment toute une nuit. Dieu, dit le cantique de Moyſe, envoya ſon vent.

J’ai lu quelque part, peut-être dans Appien, ou dans Diodore, qu’un Capitaine Syrien remporta une grande victoire contre les Perſes, à-peu-près de la même façon que Moyſe fit ſur Pharaon, par l’obſervation du flux & reflux du Golphe Arabique.

Le Soleil arrêté par Joſué n’étoit, ſelon Spinoſa, qu’un phénomene naturel que l’ignorance du Peuple de Dieu a traduit en miracle. Il croit que la durée extraordinaire de ce grand jour fut l’effet d’une réfraction de la lumiere causée par la glace qui ſe trouvoit alors dans la Région de l’air. La rétrogradation du Soleil, autre prodige de même nature, dont on fait honneur à Iſaïe, étoit peut-être