Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/81

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un parélie, ou double Soleil, qui pouvoit fort naturellement faire l’effet qu’on lui attribue ſur le Cadran du palais d’Ezéchias. Un Anti-Convulſionnaire pourrait s’accommoder de ce que Spinoſa dit ici des miracles.

Le ſtile obſcur & figuré de l’Ecriture-Sainte a fait encore ſuppoſer bien du merveilleux où certainement il n’y en a point.

Zacharie s’exprime ainſi ſur l’événement d’un combat, Dies erit unicus Deo tamum notus ; non erit enim dies neque nox Tempore autem veſpertino lux erit. Il ſemble, dit Spinoſa, annoncer un grand miracle ; & tout cela néanmoins ne veut dire autre choſe que le combat tout le jour ſera douteux, que l’événement n’en eſt connu que de Dieu ſeul, & que ſur la fin du jour la victoire ſe déclarera pour Iſraël. Telle eſt la deſcription métaphorique qu’Iſaïe au Chap. 13. fait de la déſolation de Babylone. Quoniam Stella Cæli, ejuſque ſidera non illuminabunt luce ſuâ &c. Ces différentes obſervations conduiſent Spinoſa à établir cette régle pour l’interprétation de l’Ecriture-Sainte. C’eſt, dit-il, de ne lui attribuer rien comme matiere de foi, dont nous ne ſoyons bien