continent. Nous émigrions en effet ; mais au lieu d’aller aborder à Halifax, nos marins furent bien étonnés de se voir forcés de laisser la cargaison entière à Boston.
« Mais ce n’est pas là le beau de l’histoire. Je vous disais qu’en attendant l’heure de partir, je battais les pavés de la ville. Entre Irlandais, le secret du voyage était connu. Comme j’étais en habit de voyage, beaucoup de jeunes filles me regardaient avec envie. Comme aussi je n’avais pas le dessein d’amener en Amérique des malles vivantes, j’organisai une petite farce qui finit par être assez sérieuse en arrivant à Boston.
« En moins d’une heure j’eus engagé cinq jeunes filles à faire le voyage. Mais j’avais eu le soin de donner à chacune l’adresse de cinq de mes amis qui s’embarquaient sur un autre vais-