Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307

voyiez maintenant. Elle parle l’anglais et le Français avec une pureté, une élégance que je suis forcé de copier bien souvent. Elle n’a pas encore entièrement perdu sa prononciation sauvage. Mais je n’en suis pas fâché. Ce sera probablement le dernier insigne qu’elle conservera de sa première origine. La vie libre et enjouée de ma sœur lui a fait envie. Elle m’a demandé à la retirer de la maison où je l’avais placée. Son éducation était plus que suffisante pour me le permettre sans aucune restriction. Ma sœur jouit maintenant de sa société et a conçu pour elle un attachement tout fraternel. Mon père ne la regarde plus comme autrefois. Il l’aime beaucoup et ne laisse échapper aucune occasion de lui faire plaisir.

Adieu, n’oubliez pas vos promesses…

Alphonse

Chateaugay, 13 Mars 1814.