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LETTRE SEPTIÈME

Louise de St. Flemar à Gonzalve de R…


Ô ! cessons de vivre, Gonzalve, mourons ! Je croyais avoir épuisé tous les abîmes du malheur. Je croyais qu’une année de cruelle séparation et des plus horribles souffrances suffirait pour achever une vie consacrée au plus adorable des hommes. Mais je n’avais encore que les lèvres sur ma coupe d’infortune. Ton regard m’avait fait oublier mes tourments passés. Je n’avais plus, ce semble, qu’à attendre quelques jours pour commencer la vie de bonheur dont je n’ai eu d’autres prémices que celles de ton amour. Mais tout ce brillant aperçu, dont mes souffrances auraient m’assurer la possession, s’est éteint pour toujours. Mon père vient de mettre le dernier sceau à son inhumanité, malgré mes larmes, celles de ma mère