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çaise et italienne. Je n’étais pas noble, il est vrai, mais je les surpassais tous par mon éducation. Ce n’est pas par un point de vaine présomption que je dis ceci, mais chaque chose trouvera sa place par la suite. Je complotai donc avec vingt de mes compagnons d’organiser une frégate redoutable pour commander sur la mer. Je me voyais enfin marin comme je l’avais toujours ambitionné ; je n’avais jamais désiré être voleur ou pirate, mais ma folie était de me voir marin libre. Nous eûmes bientôt à notre disposition un navire de trente six canons et de cinquante hommes d’équipage. Depuis le plus simple matelot jusqu’au capitaine, il n’y avait pas un homme de basse origine ou de la classe commune des brigands. Nous étions, pour ainsi dire, les rois des pirates. Nous prîmes la Méditerranée pour