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déclarer à mon père, ma résolution de renoncer au mariage. Ce fut là, de sa part, le terme d’une patience depuis longtemps lasse de mes dégoûts pour ses volontés. Sans me donner un moment de réflexion, il m’a nommé l’époux qu’il me destinait et le jour qu’il entendait célébrer mon mariage. Depuis ce jour mon esprit n’a plus porté que sur ces mots : faut-il vivre ou mourir ? Sans aucuns moyens de résistance que pouvais-je faire ? Tout ce que la nature m’a donné de pleurs et de fermeté, je l’ai employé auprès de mon père. Mais tout servit contre moi. Je t’ai entendu maudire, j’ai entendu maudire les serments de notre amour ! Dans l’excès de mes peines, j’en vins souvent sur le point de me perdre et te perdre en même temps. Puisqu’il faut, disais-je, passer ma vie dans le malheur, ne vaut-il pas autant