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néanmoins, comme la première sensation se puise dans le regard, tu saurais me dire si mon premier sentiment fût injuste.

« Louise, dès ses premières années, a reçu d’une constitution faible et d’une santé imparfaite une délicatesse qui a passé de son corps à ses qualités intellectuelles. Toutes ses actions, toutes ses pensées respirent cette délicatesse. Sa taille svelte et dégagée n’a, pas eu besoin des secours de l’art pour prendre cette tournure élégante qui distingue si éminemment son sexe. La rose peinte au naturel sur sa bouche et ses joues répand un feu qui embrase. Son regard, comme cette faible lumière qui tantôt brille d’un vif éclat, tantôt vacille débilement, reprend et perd tour à tour sa splendeur, porte dans l’âme un trouble mêlé d’espoir et de tristesse. Quand elle me disait