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à son épouse pour lui en faire la lecture. Elle était ainsi conçue :

Mon Père et ma Mère

Adieu !

J’ai goûté près de vous toutes les douceurs d’une enfance heureuse ; mon cœur en conservera une éternelle reconnaissance. Mais hélas ! combien ce doux souvenir souffrira d’être suivi du déchirant qui me rappellera la cause qui me force aujourd’hui de m’éloigner de vous ! Ô vous, ma tendre mère, que mon départ accablera de douleur pardonnerez-vous à votre enfant d’avoir ainsi méconnu vos bontés ! Si vous ignoriez ce qui m’a portée à cette résolution je mériterais de votre part la malédiction lancée contre les enfants dénaturés. Toute ma vie serait un reproche continuel de cette action. Mais demain ! demain ! si j’étais res-