Page:Dovalle - Poésies complètes, 1898, éd. Léon-Séché.djvu/140

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Le vent du soir me berce dans les roses ;
Mais quand la nuit abandonne les cieux,
Au jour ardent mes paupière sont closes :
Le jour blesse mes yeux.

Pauvre lutin, papillon éphémère,
Ma vie, à moi, c’est mon obscurité !
Moi, bien souvent, je dis : « C’est le mystère »
« Qui fait la volupté ! »

Et je m’endors dans les palais magiques,
Que ma baguette élève au fond des bois,
Et dans l’azur des pâles véroniques
Je laisse errer mes doigts.

Quant tout à coup l’éclatante fanfare
À mon oreille annonce le chasseur,
Dans les rameaux mon faible vol s’égare,
Et je tremble de peur.

Mais, si parfois, jeune, rêveuse et belle,
Vient une femme, à l’heure où le jour fuit,
Avec la brise, amoureux, autour d’elle
Je voltige sans bruit.